Worldline France Mars 2021
TSS suite et fin
Alors que les conclusions de la revue stratégique de TSS se font attendre, les négociations sont engagées en coulisse pour une cession rapide des activités terminaux de paiement du groupe. La communication maladroite sur les perspectives de croissance de ces activités profite aux acheteurs, qui pourront ainsi faire main basse sur notre position dominante à meilleur compte. Quel que soit le montant de cette cession, la CFE-CGC redoute que les salariés de TSS et tout particulièrement les équipes françaises, n’aient à payer au prix fort une stratégie de sous-investissement et d’abandon progressif de nos positions, dans un secteur qui reste stratégique et profitable.
Absence de prise en compte par la direction
des Risques Psycho-Sociaux (RPS)
La Direction, après avoir démarré des négociations sur les RPS avec les organisations syndicales, en leur proposant un accord de type très général, a refusé de financer le recours à un cabinet externe pour établir un état des lieux précis des situations critiques.
La CFE-CGC souhaite mettre en place des moyens et des outils de prévention afin de créer les conditions de travail à même de réduire, voire de supprimer les risques susceptibles d’engendrer du stress, de l’épuisement, etc.
Une communication de la direction en contradiction avec le terrain
Non seulement, la Direction se contente d’intervenir une fois les problèmes survenus et les salariés fragilisés, voire « à terre », mais, dans certains cas, elle crée les conditions de situations à risque, comme en témoignent les exemples ci-dessous.
La non-reconnaissance des efforts
De jeunes talents, déçus et désabusés et souvent dans une équipe sous-dimensionnée, malgré un surinvestissement permanent pour maintenir leurs projets sur les rails, n’ont obtenu aucune reconnaissance ou une PIVA « misérable » en 2020.
La surcharge de travail dans certains projets
La Direction reste dans le déni des situations avérées de stress de salariés au rythme de travail excessif voire dangereux. En cette période de télétravail permanent depuis près d’un an, les situations de « burn-out » se multiplient, l’augmentation des horaires de travail en étant un facteur déterminant, ainsi que la difficile dissociation entre vie professionnelle et vie privée.
Récemment, sur le site de Villeurbanne, 2 équipes en situation de danger ont été identifiées alors que la Direction n’avait rien vu venir. Même si des mesures rapides de protection ont été prises dans ce cas précis, nous n’avons pas connaissance de mesures préventives mises en place plus globalement chez Worldline pour éviter que cela ne se reproduise.
Le changement de siège social de Bezons vers La Défense
La CFE-CGC approuve le choix de la tour Voltaire à la Défense dans un bâtiment rénové et proche des transports en commun et de Paris. En revanche, la surface retenue est insuffisante pour accueillir l’ensemble des salariés dans des conditions de travail acceptables : le nombre de places correspond à 60 % de l’effectif attendu, ce qui implique un fonctionnement à la fois en « Flex office (*)» et en télétravail (TT) contraint, c’est-à-dire en jours de TT imposés. Même si la Direction mise sur des bureaux partagés et beaucoup de travail en salles de réunion, le nombre de places ne prend pas en compte les salariés de province se rendant au siège ni l’augmentation des visites de nos clients. Cela créera quotidiennement des tensions entre collègues qui devront se « battre » pour trouver un bureau : voilà des conditions qui, s’ajoutant à d’autres contraintes, génèreront des RPS.
La location d’étages supplémentaires, indispensables pour créer un retour sur site dans de bonnes conditions et pour recréer du lien social entre collègues a été demandée. La Direction n’a pas tenu compte de cette proposition, alors que 4 étages restent vacants dans la tour Voltaire.
Le changement massif de nos outils du quotidien
La séparation d’avec Atos puis l’arrivée d’Ingenico ont remis en cause la gestion par des équipes dédiées de Worldline de nombreux outils du quotidien (Optima, helpdesk, achats, production, réservation de salles, etc.), qui sont abandonnés au profit de logiciels du marché, rendant ainsi soi-disant « inutiles » le support de proximité et la réactivité dans la prise en compte de corrections ou évolutions.
Qui comptabilise la baisse de productivité induite et son coût au regard de décisions uniquement comptables et financières ?
Qui a pris en compte les RPS fatalement induits par ces perturbations dans TOUTES LES TÂCHES DU QUOTIDIEN ?!
(*) Flex office ou bureau partagé : en 2015 lors de l’arrivée dans les bâtiments de Bezons, Worldline avait refusé d’adopter les bureaux partagés et préconisés par Atos, compte tenu de la spécificité de ses métiers. En 2021 nos métiers n’ont pas changé. Le concept de Flex office est actuellement à la mode, mais, pour ceux qui l’ont adopté, déjà remis en cause : dépersonnalisation du lieu de travail, besoins des salariés non pris en compte, impact humain. (Source : InfosocialRH 11 mars 2021).
Retour sur les Primes sur Objectifs
Comme annoncé dans notre tract de septembre 2020, la perte de rémunération, au titre du 1er semestre 2020, des collaborateurs salariés ayant une part variable dans leur rémunération via une prime sur objectifs, a été de 15 % à 25 % pour les managers opérationnels et jusqu’à 75 % pour les managers de grandes unités et les commerciaux.
En effet, malgré les demande faites par la CFE-CGC de modifier – à titre exceptionnel – certains paramètres (multiplicateur, effet de seuil, …) pour compenser en partie cette perte de rémunération, liée au contexte de pandémie, la Direction a décidé de n’en rien faire.
La Direction a donc une nouvelle fois fait fi de l’incompréhension et du désarroi des salariés impactés, en évitant de communiquer… sauf quand elle y a été contrainte.
La CFE-CGC constate que l’absence de communication demeure et perdure pour ce qui concerne l’atteinte des objectifs du second semestre 2020, alors que nous sommes déjà en mars 2021. Aucun rattrapage, aucune compensation au titre du 2ème semestre n’ont été envisagés ; au mieux, les salariés concernés par une prime sur objectifs peuvent espérer avoir un peu plus de 100 % sur la partie collective, au vu des bons résultats enregistrés en fin d’année.
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